Trop envie de baiser.
Alors je le prenais
ce train, et à quai
je me choisissais
un wagon où je pouvais
dormir en toute tranquillité.
A Paris où j'arrivais
tout chiffoné,
je commençais
par un ou deux cafés,
puis j'attendais.
J'attendais.
J'attendais
qu'elle soit réveillée.
Sur l'écran noir de mes nuits blanches
moi je me fais du cinéma
Et le métro m'emportait
moi et mon sexe qui bandait.
Quand je suis arrivé et toqué
et que la porte s'ouvrit vite fait,
son regard si étonné
m'a fait débander.
Moi qui croyais
qu'elle allait me sauter
au cou, énamourée,
n'a en fait qu'écouter :
trop de partiels à préparer.
Mais moi trop partial pour accepter.
Mais rien n'y faisait,
et je me suis fait jeter.
Sur l'écran noir de mes nuits blanches
moi je me fais du cinéma
A Paris toute la journée
comme un con j'ai traîné.
Ennuyé, traîné, ennuyé.
Tiens ! j'ai fait
plein de rimes en é.
Hé hé ! eh bé !
Le soir, quelque peu fatigué
d'avoir tant baguenaudé,
j'ai repris le train, tristounet.
Je dormais.
Et bien sûr j'ai raté
ma gare d'arrivée.
A Toulouse, bien obligé
encore une fois de rêvasser.
Sur l'écran noir de mes nuits blanches
moi je me fais du cinéma
J'ai repris un train, tout ensommeillé,
pour Montauban et finis enfin par arriver.
Ne me restait qu'à imaginer
tout ce que j'avais raté.
Alors très frusté, dépité,
je me suis branlé. Débité.
J'avais trop envie.
Sur l'écran noir de mes nuits blanches
moi je me fais du cinéma