Manifestation du 11 janvier 2015 à Marseille. SIPA. 00701527_000044

Aujourd’hui j’attends des actes et des réponses. Et cela commence par le fait d’arrêter de négocier avec les islamistes, que ce soit sur le terrain en mettant au même niveau, au sein de l’institution, un père radicalisé qui fait de la provocation et veut avancer ses pions intégristes et un professeur qui ne fait que son travail. Marre de cette école qui ne sait pas se faire respecter.

Je me moque que des Ministres pourrissent leur dimanche pour aller à un rassemblement. Je leur demande autre chose : j’attends des propositions du ministre pour que lâcheté et incompétence ne soient pas un accélérateur de carrière pour diriger un établissement et que l’on arrête d’estimer que l’on traite un problème en humiliant un professeur parce que les revendications amenées au nom de l’islam terrorisent les responsables. Marre aussi de voir Mila se cacher et ses agresseurs, eux, être accueillis à l’école de la République car nul ne se soucie de les sanctionner.

Marre aussi de toute cette hypocrisie qui fait que l’on cache le nombre de « oui mais… », notamment des élèves musulmans qui ne sont pas des islamistes. Ils trouvent juste la punition exagérée. Est-ce-que cela ne parle pas d’une éducation humaniste qui a échoué et d’un conditionnement qui, lui, a réussi? On fait quoi face à cette réalité d’un ensauvagement qui ne touche pas tout le monde et monte surtout dans une communauté particulière. Parce que cela n’a rien de génétique mais parle bien d’un travail politique effectué. Et ce genre de travail fonctionne qui déshumanise ce qui n’est pas vu comme appartenant à son clan. Il faut lire l’article du Figaro sur l’attitude de nombre de collégiens rencontrés devant le lieu du drame, il y a de quoi être choqué. Notamment par l’élève qui sans émotion aucune montre la photo de la tête coupée du professeur qu’elle a récupérée sur Twitter et mise sur son téléphone ou par ceux qui se marrent et esquissent des pas de danse.

Une marche ne résoudra rien de tout cela. Il ne manquerait même plus que le CCIF se joigne au cortège et nous aurions touché le fond de l’abjection. La seule réponse qui me paraitrait pertinente serait d’inonder la France pendant une semaine des caricatures de Charlie Hebdo. Sur tous les 4×3, les bus, les métros, dans les mairies, les CAF, les collèges, les lycées… L’effet doit être massif, visible, se voir partout jusque dans les coins les plus reculés. Allons à la reconquête visuelle de notre territoire avec la satire. Rendons hommage au courage de cet enseignant en nous faisant les héritiers et les continuateurs de son geste. Cela aurait plus de sens que ce rassemblement dont les organisateurs laissent pantois quand on ne se demande pas si l’on n’a pas atteint les sommets du cynisme et de la manipulation.