souvenirs extraordinaires .... quand j'ai vu ce panneau !
vous savez tous ce qu'est une maison close ( et je ne résiste pas au plaisir d'ajouter : il y avait un drôle de " chantier " à l'intérieur ...). Et à l'armée on avait une autre définition : BMC = Bordel Militaire de Campagne. Alors voir associés aujourd'hui ces 2 vocables.... je présume que ce promoteur ne pensait pas au rapprochement, à moins que ce ne soit un coquin de libertin !
Marthe Richard Ancienne prostituée du bordel à soldats de Nancy (50 passes par jour !!!!), elle réussit à entrer à Paris dans un " établissement de bains " (en fait un bordel de luxe) et arrive se faire épouser par un riche industriel ! Chapeau !
Plein de péripéties plus tard ( lien ci-dessus sur son nom pour les détails de sa vie ), elle obtient la fermeture des Maisons de Tolérance en 1946, dont les très connues à Paris le Chabanais, le Sphinx, La Rue des Moulins, le One-Two-Two ( liens pour les p'tits curieux - euses ! ). Et très vite dit : ça n'a pas empêché la prostitution, et encore aujourd'hui malgré une succession de mesures variées.
Depuis 1946 donc, plus de bordels dans les départements de France. Alors pourquoi, jusqu'en 1962, en Algérie française, département, il y avait une rue des bordels à Oran et des " villas " un peu partout, pas BMC, donc pas réservés aux militaires ? Une fois de plus, on s'amuse avec les lois !!!!????!!!!
Arzew, port de pêche près d'Oran, était un lieu de repos pour différents corps d'armée, y compris pour la légion étrangère. D'où pas mal de " villas " et beaucoup de remue-ménages ! Les casernes se trouvaient à l'extérieur de la ville, le long de la Méditerranée.
A la tête d'une patrouille, avec un camion bâché, j'étais parfois chargé de faire le tour des cafés, restaurants et villas pour aller calmer les esprits de certains, le plus souvent bourrés dans les bars ; ou énervés contre les filles des villas, par frustration en général. Pour trop d'excès, embarquement dans le camion. Souvent on en ramassait le long et au milieu de la route : les sorties étaient très rares, avec les consignes, donc ça se défoulait avec la BAO : bière de la Brasserie Algérienne d'Oran et l'anisette.
Je me suis trouvé également dans une grande ferme viticole, à 10 kms d'Aïn Temouchent, grande ville au sud d'Oran. Propriété avec une grande maison bourgeoise (bureaux et chambres des gradés), nombreux bâtiments divers ( dont chambres des " appelés " ), court de tennis en terre battue ( détériorée ) et en bas des terrains, des rochers d'une hauteur d'environ 3-4 mètres : le dos de la grotte de Lourdes reconstituée avec la statue de la bonne femme. Ferme Cahusac (amusant mais pas de rapport ...) abandonnée avec son personnel algérien, car les propriétaires avaient depuis longtemps investi en Corse. L'armée s'était installée et les algériens et leurs familles exploitaient tant bien que mal.
Et quelquefois, un camion rempli de gars en uniforme de sortie, chemise bien repassée avec ses plis, accompagné d'une jeep et d'un camion de protection, s'en allait en ville !
C'était juste avant la fin de la Guerre d'Algérie ( 19 mars 1962 ; pour d'autres c'est le 5 juillet, je passe sur le désaccord ...) ; par contre je ne passe pas sur le montant de la passe à 5 Francs = 8 € ! bon il fallait ajouter un coca et 1 ou 2 cigarettes. Pour nous, pauvres petits soldats mal payés donc fauchés, c'était chouette ! mais pour les filles ....